PRESENTATION HISTORIQUE :
LA GEOLOGIE :
La pierre s’est formée à l’éocène supérieur lors de la transgression ludienne (un changement du niveau de la mer) il y a trente-cinq millions d’années sous la forme d’un grand dépôt sédimentaire. Le courant fluviatile Loire-Seine qui vient du massif central va entailler le plateau calcaire ainsi formé. Vers 1,4 millions d’années un relèvement dans la région d’Orléans dû à une poussée tectonique va séparer le courant Loire du courant Seine et donner naissance à la vallée du Loing et le calcaire de Souppes est né.
L’HISTOIRE :
Le banc de calcaire est exploité de part et d’autre du Loing depuis la période gallo-romaine, ce dont nous avons la connaissance par l’aqueduc qui conduit l’eau des sources de la Bezonde au site proche de Sceaux du Gâtinais. Ensuite ce sont toutes les grandes constructions du Moyen Âge de notre région qui sont réalisées avec cette pierre : églises, abbayes et châteaux. Le premier document que nous connaissons aujourd’hui pour Paris est la reconstruction du pont Notre-Dame en 1500. Au début du XIXe siècle une carrière de Château-Landon sera affectée particulièrement à l’édification de l’Arc de Triomphe de l’Etoile. Mais la grande œuvre commune sera la construction du Sacré-Cœur de Montmartre à la fin du XIXe siècle. C’est Joseph Combe, maître carrier de Souppes qui reçoit la commande de l’extraction et de l’acheminement des pierres vers Paris. La première pierre de la Basilique est posée le 16 juin 1875, Joseph Combe va faire travailler toute la région pendant plusieurs dizaines d’années. La basilique achevée juste avant la guerre de 1914 ne sera consacrée, du fait de la guerre, que le 16 octobre 1919.
Et les constructions s’enchaînent. En 1926 c’est la construction du pont de la Tournelle. Le 19 octobre 1927 arrive sur le pont le bloc monolithe de 40 tonnes extraie de la « Carrière des Fours » encore en activité aujourd’hui, dans lequel Landowski va réaliser la statue de sainte Geneviève à l’entrée du pont.
Parmi les dernières réalisations citons la restauration de l’abbaye bénédictine de Saint Benoît sur Loire, le doublement du pont de Bercy à Paris (1989/1991) et les revêtements du ministère des finances à Bercy.
DATES DE QUELQUES REALISATIONS :
L’abbaye cistercienne Sainte-Marie de Cercanceaux fondée à Souppes en 1181 : mars 1220, l’abbé de Cercanceaux reçoit le droit de d’usage de la carrière de Blanvillain pour achever l’église de l’abbaye à charge pour lui de combler toutes les excavations qu’ils ouvriraient pour extraire la pierre.
Reconstruction du pont Notre-Dame à Paris: Fin 1499 le pont Notre Dame s’écroule avec 65 maisons dessus. Début 1500 un marché est conclu· pour la fourniture de pierres de la carrière de Beaumoulins.
A noter que le canal du Loing n’étant pas alors construit l’acheminement se fait par navigation sur la rivière de Loing elle-même.
L’arc de Triomphe de l’Étoile : la construction en est décidée par décret impérial le 18 février 1806 “à la Gloire de la Grande Armée”.
Il sera inauguré le 29 juillet 1836 ” à la Gloire de toutes les Armées Françaises depuis 1792 “. C’est une carrière de Château-Landon qui assurera spécifiquement l’approvisionnement du chantier de L’Arc.
Le Sacré-Coeur de Montmartre: 1875 – 1919 : c’est une carrière à Souppes Sur Loing qui assurera l’approvisionnement des pierres taillées au bord du canal de Souppes face à la Sucrerie.
La Sorbonne: 1885-1901
La vieille Sorbonne fondée en 1253 et remaniée au fil des siècles regroupait des bâtiments vénérables mais hétéroclites et en mauvais état. Supprimée en 1792, Napoléon la rétablit. Elle est rebâtie et considérablement agrandie par Nénot de 1885 à 1901. L’entreprise Combe de Souppes assure l’approvisionnement des pierres. La Sorbonne devient le principal centre d’enseignement supérieur de France.
Le Carmel de Montmartre: Tout proche de la Basilique, c’est une fondation du Carmel de Paray le Monial, lui aussi voué au Sacré-Coeur.
La Sainte-Geneviève de Landowslil sur le pont de La Tournelle à Paris : Le sculpteur Landowsky est l’un des artistes dominants des années 30. De son atelier de Boulogne-Billancourt il accumule honneurs et commandes officielles pour les grands chantiers de l’époque. La statue de Sainte Geneviève sera sculptée par lui sur place dans ce bloc de pierre de Souppes de 40 tonnes livré par l’entreprise Combe, extrait de la « Carrière des Fours » située sur la commune de Souppes, cette carrière est toujours en activité. Le bloc simplement équarri arrive le 19 octobre 1927 sur le nouveau pont.